Mhoudine Sitti Farouatta, commissaire au Genre : «La femme comorienne a compris…»*

 

Intronisée depuis une semaine à la tête du commissariat au Genre au niveau fédéral, Mhoudine Sitti Farouata brosse un tableau de la situation de la femme comorienne. Cette coordinatrice du parti Juwa en France affiche désormais ses priorités pour hisser plus haut la femme de l’archipel. Salwa Mag vous propose cette interview réalisée par nos confrères d’Al-Watwan où la toute nouvelle commissaire au Genre explique sa détermination de mettre toute son expérience de plusieurs années en France au profit de son pays.

Pourriez-vous dresser un tableau de la situation de la femme aux Comores ?

Personnellement, je peux affirmer qu’il y a eu des évolutions concernant l’insertion des femmes dans la société ces dernières années. On constate que la femme comorienne jouit d’une indépendance considérable et a commencé à s’émanciper et à participer à la prise des grandes décisions au sommet de l’État. Aujourd’hui, la politique menée par le président Azali Assoumani va dans ce sens. La mise en place de plusieurs plateformes dans des domaines tels que le développement durable, l’entreprenariat féminin, la lutte contre la violence, toutes dirigées par des femmes, corrobore l’intégration de la femme dans la société. La femme comorienne a donc compris qu’elle devait prendre les rênes et se battre dans la vie.

Quels sont vos principaux projets pour assurer la promotion du genre aux Comores ?

La situation est désespérante aux Comores parce qu’on est confronté à la montée en puissance d’une violence latente. Les récents événements odieux survenus dans l’île d’Anjouan en sont la preuve. La lutte contre la violence, un phénomène nouveau dans notre société, sera notre cheval de bataille. Nous envisageons également d’impliquer davantage tous les acteurs tels que les gouverneurs jusqu’aux maires en passant par les élus pour trouver une solution. Et c’est dans cette optique que notre commissariat a prévu une tournée dans les autres îles. En outre, cette initiative aura comme but de conscientiser la population sur ce phénomène qui fait tache d’huile grâce à l’aide de nos partenaires internationaux en l’occurrence le Fnuap, l’Unicef, la Coopération française, etc.

Le fait que vous ayez longtemps vécu à l’extérieur n’est-il pas un handicap pour comprendre les réalités sociopolitiques de la femme comorienne ?

Absolument pas. Au contraire, le fait d’avoir eu la chance de vivre dans les pays très avancés dans de tels domaines m’a permis d’apprendre autant de choses. Aujourd’hui, vu la responsabilité qui m’est confiée, je pourrais investir mon expérience pour le bien de mon pays.

Propos recueillis par Abdou Moustoifa (Al-Watwan)
*Titre et chapô de Salwa Mag

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