A 55 ans, Zarianti Bacar peut s’enorgueillir d’avoir participé à l’éducation et à la réussite de plusieurs jeunes comoriens. D’abord, l’épouse Saindou est l’initiatrice du premier centre d’orientation des élèves aux Comores à la fin des années 80. Elle était d’ailleurs la première femme à exercer le métier de conseillère d’orientation scolaire et professionnelle au pays entre 1986 et 1999. « J’ai accompagné des adultes en formation continue: la préparation aux concours dans les métiers du social, la détermination de projets personnels, pour la préparation au DAEU (diplôme d’accès aux études universitaires) », indique cette mère de 3 enfants dont des jumelles avant d’ajouter qu’elle prend » beaucoup de plaisir à assurer l’accompagnement des adultes aussi dans la mesure où ce sont des étapes qui leur ont permis de s’épanouir, de reprendre confiance et de s’engager de façon plus sereine dans une activité professionnelle inaccessible auparavant. C’est une grande fierté pour moi d’avoir participé à leur épanouissement personnel ». Zarianti a exercé au ministère de l’éducation nationale jusqu’en 1999 avant de s’installer à Mayotte pour le bonheur du centre d’information et d’Orientation de l’île.
Née à Mutsamudu, Zarianti ne s’est pas renfermée seulement dans les murs du ministère pour servir l’éducation nationale. Plusieurs générations d’élèves sont passées entre ses mains car elle enseignait aussi les langues au lycée. » J’ai enseigné l’Anglais et l’Espagnol dans différentes écoles privées aux Comores pour arrondir mes fins de mois », se souvient celle qui a obtenu un DEUG en Anglais au Maroc avant de poursuivre sa Licence à Aix-en-Provence. Fraîchement grand-mère, Zarianti Bacar continue à soutenir les jeunes même en déhors des classes et du cadre officiel. « Dans le cadre associatif, je ne cesse d’oeuvrer bénévolement dans l’accompagnement de projets professionnels auprès des jeunes. Mon souci étant d’aider les jeunes dans des projets personnels réalistes et réalisables dans un contexte aussi complexe que celui que nous connaissons chez nous », assure celle qui a décroché une Maîtrise de sciences de l’éducation et psychologie à Nanterre Université (Paris X).
Après plusieurs années dans le monde de l’éducation, elle se rend compte des difficultés qui résident dans l’accompagnement comme l’orientation scolaire. Et pour pallier à ces insuffisances, elle préconise un forum des métiers. « Un projet me tient à coeur: l’organisation d’un forum des métiers aux Comores; proposer un espace d’informations, d’orientation et d’accompagnement des projets de formation afin de donner un maximum de possibilités et d’alternatives à nos jeunes , pour faciliter leur insertion aux Comores mais aussi dans la région », conclut-elle.
Salwa Mag