Claire SAID ABASSE, Aide-soignante

La quarantaine, Claire Said Abasse investit tout son amour et son temps aux handicapées. Aider et accompagner ces personnes à mobilité réduite rime le quotidien de cette femme originaire de Samba Mbodoni à Ngazidja. Et même en étant loin, elle garde un oeil sur le développement des Comores. En exclusivité sur Salwa Mag, cette aide-soignante nous dévoile ses secrets, ses souvenirs, les difficultés du métier et surtout comment elle arrive à gérer vie professionnelle et vie familiale…

Lorsqu’elle quitte les Comores à l’âge de 10 ans, Claire Said Abasse était marquée par l’isolement des personnes âgées. Une expérience douloureuse qui va guider ses motivations professionnelles.  » J’y ai trouvé un moyen d’aider, de soutenir. J’ai découvert mes qualités d’altruisme dans le relationnel. Je travaille actuellement auprès des personnes handicapées », raconte cette mère de 4 enfants qui garde pas mal de souvenirs de cette carrière.  » Je me souviens d’une femme qui n’avait pas pu faire de douches depuis plusieurs années à cause de son état. C’était assez difficile et personne n’osait tenter. J’ai donc tout mis en place pour lui faire sa douche. Elle était tellement heureuse de ressentir l’eau sur sa peau », se remémore cette femme qui vit à Paris avant d’ajouter que  » C’est un de mes plus beaux souvenirs car j’ai réussi à redonner le sourire à une dame ». Toujours dans ses souvenirs, Claire n’est pas prête d’oublier une autre femme qui avait plus besoin d’accompagnement que de soins.  » Lorsque je me rendais chez elle pour les soins, j’étais étonné de voir qu’elle avait déjà tout fait elle-même et elle me préparait des petites tartines pour passer du temps à discuter », conte cette femme mariée.

Toujours calme et posée, tout n’est pas rose dans ce métier que Claire Said Abasse aime de tout son coeur. L’enfant de Samba Mbodoni reconnait que  » ce sont les horaires et la gestion des familles endeuillées » constituent les difficultés de ce métier. Travailler dans la nuit est certes difficile mais c’est un choix pour Claire.  » Je suis passée de nuit justement pour pouvoir gérer ma vie personnelle et familiale. Je peux participer aux accompagnements extra-scolaires et sorties d’école », dixit-elle. Mais ce choix de la fille Said Abasse a une contrepartie.  » Le fait de gérer la vie familiale en journée, cela ne me laisse très peu de temps pour dormir et j’accumule la fatigue. J’ai toujours le sentiment d’être en train de courir après quelque chose », regrette-t-elle.

Et comme cette pression des handicapées ne suffisait pas, Claire porte toujours le pays dans son coeur.  » Je suis très ancrée dans la vie de mon pays. Je suis très attachée à mes racines. J’ai même fait une formation pour une réorientation professionnelle afin de développer des projets aux Comores dans l’avenir ».

Salwa Mag

 

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