Chafiat Said Abderemane L’infatigable entrepreneuse

Chafiat Said Abderemane fait le bonheur des cuisines comoriennes. Cette femme originaire de Mitsamiouli vient de lancer une unité de production d’épice. Des produits de bonne qualité qui viennent couronner des années de dur labeur d’une femme entrepreneuse mais aussi militante. Focus sur celle qui a aussi ouvert l’une des premières sociétés de pressing au pays.

« Je veux faire un produit Made in Comores ». Tel est l’objectif de l’épouse Achraffi. Entrepreneuse de son état, son rêve n’est pas loin de se réaliser. Curcuma, poivre, gingembre, cannelle, girofle…etc., elle les emballe soigneusement et les distribue à des prix imbattables dans les grandes surfaces à Moroni. En réalisant ce projet, cette mère de 3 enfants dit vouloir « rentabiliser les ressources alimentaires locales. Inciter les femmes à produire plus . Car ce sont elles qui produisent et vendent. Créée une valeur ajoutée et de la richesse ».
Chafiat Said Abderemane avait pourtant l’idée d’industrialiser des chips et des jus de fruits avant de se retrouver dans les épices.  » Une fois en Tanzanie, j’ai visité un magasin qui vends des articles sur l’agriculture. Je tombe sur une machine à moudre des aliments et notamment les épices. J’ai flashé là-dessus », indique cette femme d’une soixantaine d’année. Et elle d’ajouter que « au début je pensais l’utiliser pour les diverses assaisonnements de mes chips. Mais comme le volet chips tarde à voir le jour, je commercialise mes épices en l’état ». Des épices qui rencontrent un franc succès dans la cuisine comorienne.

Mais cette unité de production des épices n’est que le dernier né d’une femme infatigable dans sa carrière d’entrepreneuse. Elle a lancé depuis plus de 20 ans, une société de pressing aux Comores. Et les plus anciens, la connaissent par sa belle voie lorsqu’elle présentait le journal en Français à la Radio Comores.  » Assez jeune, j’ai du travailler pour soutenir mes parents notamment ma mère », se remémore celle qui est issue d’une famille nombreuse. D’ailleurs, de son passage à la radio nationale d’autres portes se sont ouvertes pour elle. « Travailler à la radio Comores m’a offert des facilités d’expression. Aussi, je commençais à intégrer les mouvements associatifs », se souvient-elle. Un monde associatif auquel elle s’est engagée à fond avec toujours en tête l’idée de  » soutenir son prochain, notamment les femmes ». Depuis, elle a milité dans une dizaine d’association pour la promotion de la femme.

D’ailleurs, pour avoir sillonné presque tout le pays pour sensibiliser les femmes, elle ne manque pas de conseils envers elles.  » A toutes les femmes, ne pas rester coincer. Entreprenez devant votre porte, au prochain village, dans votre champs… », conseille-t-elle. Et donc parallèle à ce combat pour l’émancipation de la gente féminine, Madame Achiraffi vise l’exportation de ses produits. « Je voudrais que mes épices prennent le large et intègrent les étagères de ces grands pays qui nous ont tout vendu », espère-t-elle.
Credit photo : Oustadh Padré

Salwa Mag.

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