Josy Aicha, Journaliste, directrice de publication « Les hommes ne sont pas prêts… »

Certains l’appellent Josy alors que d’autres la prénomment Aïcha mais c’est la même personne. Elle, c’est la directrice de publication du très prestigieux magazine « Femme des Iles ». Née à Madagascar et mariée à un comorien de Oussivo dans le Itsandra Hamavou, elle s’est engagée à promouvoir la femme comorienne dans toute sa splendeur. Titulaire d’une maîtrise en Histoire obtenue à Madagascar, elle fête le premier anniversaire du magazine. A cette occasion, elle nous parle de cette belle aventure, de ses motivations et surtout des enseignements… Micro.

Salwa Mag: Parle-nous un peu de votre parcours?
Josy Aicha: Je suis polyvalente, j’aime bien apprendre. Quand je suis à la recherche d’emploi, je postule à toutes les offres qui se présentent mais j’ai une préférence avec un travail qui me permet d’avoir un contact avec les gens. J’ai été enquêteur, guide de voyage, enseignante, chargée de communication avant de devenir journaliste
S.M: Comment êtes-vous arrivée au Journalisme ?
J.A: Je suis devenue journaliste depuis 2008. J’ai vu par hasard un appel à candidature de Dar Albalad Comores dans un journal de la place alors que j’étais dans un salon de coiffure. J’ai postulé et j’ai été retenue comme journaliste stagiaire. J’ai eu la chance d’évoluer dans une grande rédaction, j’ai eu des formations et des encadrements des grands journalistes. Depuis, je suis restée journaliste.

S.M: Pourquoi avoir créé « Femme des Iles »?
J.A: Depuis mes années de collège, je suis une fidèle lectrice des magazines et des journaux. Et j’ai toujours aimé les pages réservées aux femmes, les pages spéciales cuisines, modes, astuces,…Quand j’ai été au journal Albalad, j’ai créé la rubrique Cuisine et j’ai été responsable des rubriques mode et beauté. Mais je n’étais pas très satisfaite car je n’ai pas pu les faire comme je le souhaitais. Et depuis, j’ai rêvé de créer mon propre journal et faire des pages mode, beauté, cuisine, astuce…Des pages qui pourraient intéresser les femmes car je me suis dit que si je suis intéressée, c’est qu’il y en a sûrement d’autres comme moi aussi. Je me suis dit que les femmes comoriennes ne sont pas en reste des autres femmes du monde qui ont droit à leur propre magazine. Ce rêve m’a hanté encore beaucoup plus quand j’ai travaillé dans le journal Karibu Hebdo où je n’ai même pas pu avoir une place pour mes modes et beautés. Après avoir discuté avec mon mari, des amies et mes consœurs de l’Association des Femmes Comoriennes de la Presse (AFCP), j’ai mis en route «La Comorienne » qui est devenu plus tard «Femmes des Iles ».

S.M: Un an après, comment va le journal ?
J.A: Un an après, le journal a su trouver sa place dans les paysages médiatiques nationaux. Nous avons respecté la ligne éditoriale que nous avons fixée depuis le début. Nous avons nos fidèles lecteurs et abonnés. Les femmes apprécient l’initiative, des hommes aussi mais pas beaucoup jusqu’à maintenant.

S.M: Apres ce temps à travailler avec la femme comorienne, quelle regard portes vous sur elle ?
J.A: Les femmes comoriennes sont très actives, elles sont les principaux entrepreneurs dans le pays. Elles ont des formidables idées qui peuvent développer l’Archipel mais les hommes ne sont pas prêts à les laisser une place. Donc elles doivent se battre et s’unir pour avoir les postes de décisions. Elles doivent aussi dépasser les querelles inutiles si elles veulent avoir leur place car les hommes même s’ils se disputent, ils arrivent à s’arranger entre eux, leurs mésententes restent en interne. Je suis confiante qu’un jour au moins une femme va accéder au pouvoir aux Comores, ce n’est pas un rêve !

S.M: Quelles sont les difficultés ?
J.A: Ah, les difficultés !!! Elles sont nombreuses mais surtout le problème des personnels qualifiés dans tous les domaines (journaliste, commerciale, ….) qui handicapent le vrai développement du travail. J’ai opté à travailler avec les jeunes, nouveaux diplômés pour avoir une équipe qui évolue avec le journal mais ce n’est pas facile. Avec l’expérience, je me suis dit que les recruteurs ont raison de faire recours à des professionnels. Mais comment nous allons avoir des professionnels si on ne prépare nos jeunes à prendre la relève ?
S.M: Quelles sont les perspectives ?
J.A: J’ai beaucoup de perspectives, des projets en tête mais prions que Dieu me donne la santé et la force pour continuer. Le quotidien «Infos des Iles » vient d’être lancé et je suis déjà en train de réfléchir à développer notre imprimerie afin de devenir une maison de communication et d’impression. Et bien d’autres projets que vous serez informé au fur et à mesure de son développement.

Propos recueillis par Salwa Mag

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