Femme d’affaire, Naila Abbas aime les défis commerciaux. Dans l’ouverture des grandes surfaces aux Comores, à la valorisation des produits locaux, cette jeune femme est une pionnière. Fille d’une des grandes figures de la politique comorienne, elle est aussi une militante associative engagée et infatigable.
Teint clair et taille moyenne, Naila Abbas ne suit jamais les sentiers battus. Diplômée de l’École de Commerce de Paris, cette mère de 2 enfants quitte la France pour servir son pays. Issue d’une des grandes familles de la capitale, elle décide de se battre pour se faire son propre nom. L’aventure commence donc à l’Unicef où elle est recrutée comme Responsable des Approvisionnements et de la Logistique. Mais cette aventure sera de courte durée. « Bien que mon travail était passionnant, j’ai décidé de me mettre à mon compte », martèle l’épouse Thabit qui se lance avec son mari dans l’entreprenariat.
De ce couple viendra la première grande surface du pays. « C’est ainsi qu’est né en 2004, le premier supermarché aux Comores avec une surface de vente de plus de 300 m2 « Masiwa Supermarket ». Jusque là, les magasins de vente de produits alimentaires étaient de petites surfaces », se souvient cette femme aux cheveux long. Et même si ce supermarché n’existe plus aujourd’hui, son envie de valoriser les produits Made in Comores, n’a pas diminuer d’un cran. C’est ainsi qu’elle a lancé à coté d’autres produits du terroir, le fameux Madaba ya Massiwa que les ménages comoriens en raffolent. Il s’agit du conditionnement et de la vente de feuilles de manioc, chère à la cuisine comorienne.
Mais Naila Abbas n’est pas seulement une femme d’affaire. Elle partage son temps entre la famille, les affaires et surtout le monde associatif. Cette Présidente du Réseau National des Femmes Entrepreneures (RESNAFE) est militante de plusieurs associations socio-économiques. « Un des objectifs de mon engagement dans la promotion de l’entreprenariat féminin est de pousser les femmes comoriennes à s’émanciper davantage à travers la création de richesses et de valeur ajoutée », affirme cette membre active de l’association Adrikini qui œuvre pour le bien-être des comoriens.
Fille du Feu Abbas Djoussouf, l’un des grands politiciens comoriens, elle n’a pas échappé à la politique. « J’ai toujours baigné dans la politique en tant que fille d’un grand homme politique comorien. Je l’ai accompagné dès l’âge de 13 ans dans les campagnes présidentielles. En 2002, j’ai travaillé dans sa cellule de campagne », se remémore celle qui continue aujourd’hui à s’investir dans la politique. Naila milite dans un des grands partis politiques de l’archipel. » Le pays a besoin en effet de renouveau politique, et davantage d’engagement des jeunes cadres comoriens pour développer et moderniser le pays », conclut-elle pour expliquer son engagement.
Salwa Mag.