Idriss Naama Militante et Manager

 

Idriss Naama mène le combat de la promotion de la femme comorienne depuis plusieurs années. Après 15 années dans la fonction publique française, elle a tout laissé pour soutenir le développement de son pays à sa manière. Militante active de la société civile, elle a aussi présidé l’association des femmes entrepreneurs.

A 60 ans, Idriss Naama engrange une grande histoire de militantisme derrière elle. Cette native de Mitsamiouli a fait partie de la génération qui a animé la fameuse ASEC (Association des Stagiaires et des Etudiants Comoriens) en France. Au pays, elle s’engage dans le combat de l’émancipation de la femme.  » Une fois rentrée au pays, je me suis engagée dans la lutte contre la violence faite aux femmes et aux enfants, pour la promotion de la femme dans tous les secteurs, y compris l’entreprenariat », indique cette épouse d’une autre figure du militantisme civil et politique. Comme si ce combat aussi noble ne suffit pas pour l’occuper, celle qui est née Youssouf Naama participe à des œuvres sociales dans le cadre du Lions Club International et elle est aussi membre de la direction de l’association d’amitié entre les peuples Chinois et Comoriens.
Mais Idriss Naama, ce n’est pas seulement le militantisme. Mère de 3 enfants, elle est aussi entrepreneur. Après avoir travaillé dans la fonction publique française pendant 15 ans dans un poste de directrice adjointe d’une maison de retraite, elle a décidé d’apporter son savoir-faire au pays. « Je suis rentrée au pays en 1997 et j’ai repris une des activités familiales qui me tenait à cœur : la distillation d’huile essentielle d’ylang ylang à Mitsamiouli, mais les conditions étaient très difficiles et j’ai dû abandonner à mon grand regret », explique-t-elle. La distillerie n’a pas pu marcher mais Naama a rebondi dans d’autres activités. « J’ai créé en 1999 en cogérance à Moroni un restaurant-bar-cyber, le Café de la Paix. La collaboration a duré 3 ans. Finalement, je me suis lancée toute seule et j’ai fondé le Jardin de la Paix, restaurant-bar-chambre d’hôtes salon de thé puis en parallèle une agence de voyage : Ylang Tours », poursuit Idriss Naama. Dans ce sens, elle a dirigé pendant 2 ans, les destinées de la plateforme régionale des femmes entrepreneurs de l’Océan indien au niveau des Comores.
Du haut de cette expérience dans l’entreprenariat, Idriss Naama évoque plusieurs difficultés dans le domaine des affaires aux Comores. Des difficultés liées notamment  » à l’absence d’un soutien de l’Etat, des taxes de plus en plus asphyxiantes, des problèmes d’énergie et l’eau et une main d’œuvre insuffisamment qualifiée ». Et comme qu’elle estime avoir à faire à  » une société féodale qui voit d’un mauvais œil une femme prendre les devants », Naama demande aux femmes  » de se soutenir et d’oser entreprendre ».
Salwa Mag

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